
En annulant l’autorisation environnementale de l’A69, la juridiction administrative acquiert une nouvelle crédibilité en replaçant les exigences environnementales au sommet des considérants à prendre en compte. En relançant de nouveaux projets routiers qui consommeront de l’espace, en contradiction avec l’esprit de la démarche zéro artificialisation nette, en investissant dans le développement routier alors qu’il s’agit de réduire de quatre fois les émissions de gaz à effet de serre liées au transport, les pouvoirs publics démontrent que les enjeux climatiques, paysagers et naturels sont le cadet de leurs soucis. Les associations, les Écologistes et les juges administratifs sont les seuls à rappeler les exigences du réel et de la loi.
La situation de l’A69, chantier largement engagé, est de la responsabilité des autorités locales qui ont accéléré les travaux pour placer les juges devant le fait accompli. Ici, comme sur d’autres chantiers, le déni de démocratie est établi : enquête publique conclue par un avis favorable alors que la majorité des expressions était défavorable (6 266 observations, en majorité défavorables, avis très critique de l’Autorité environnementale, avis défavorable du Conseil national de protection de la nature, 14 communes défavorables face à 19 favorables), absence de référendum local, mais pression des lobbies économiques au travers des chambres de commerce et d’industrie…
Venez évoquer ces questions sur le stand que le MEI tiendra au salon Primevère les 21, 22 et 23 mars à Eurexpo (près de Lyon)
Sur un monde en voie d'artificialisation a-t-on besoin de nouvelles infrastructures ou au contraire d'espaces naturels ? Dans un pays qui veut économiser l'énergie a-t-on besoin de nouvelles autoroutes ? Dans un pays qui veut économiser l'espace à-t-on besoin de bitume ?
Une annulation définitive serait bienvenue, ce serait le symbole d'un début de prise de conscience enfin actée par des faits.